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Equipement voyage en autonomie

Quel matériel pour un trek en autonomie ?

Partir en randonnée dans des endroits reculés implique une organisation particulière. Lorsqu’il n’est pas possible de s’approvisionner et de dormir dans du dur, alors seul un trek en autonomie est envisageable.
En fonction des destinations, le matériel pour un trek en autonomie diffère. Un trekking dans un pays chaud ne pose pas les mêmes problématiques qu’une randonnée dans le froid et/ou dans la neige. Dans ce post, vous trouverez les mentions “région froide” et “région chaude” qui vous aideront à faire le tri.

En tant que photographe animalier et de nature, j’ai dû parcourir des zones sauvages où l’humain est complètement absent. Je n’ai pas eu d’autre choix que de m’équiper pour me rendre complètement autonome. Si l’idée peut paraître compliquée, voire stressante pour certain·e·s, elle est excitante une fois qu’on maîtrise le sujet. L’autonomie est la porte d’entrée pour l’aventure !

Les avantages des randonnées en autonomie

Comme son nom l’indique, faire un trek en autonomie vous rend complètement indépendant de la civilisation. Tout ce dont vous aurez besoin, c’est de votre corps et votre matériel de trek dans le sac à dos! Vous aurez votre maison sur le dos et pourrez décider au jour le jour votre programme. Vous pourrez improviser, changer d’avis, profiter d’un événement imprévu … bref, vous êtes libre dans vos choix et n’avez pas besoin d’arriver avant l’heure de fermeture d’un magasin ou d’une auberge. C’est le principal avantage de la randonnée en autonomie.

Autre point positif : la sécurité! Avoir sa maison dans son sac à dos c’est être en mesure de faire face à toute situation imprévue.
Il m’est souvent arrivé d’improviser un camp pour m’abriter d’une tempête, ou changer mon programme pour rester dans une vallée abritée. Ce luxe n’est possible que si vous avez tout votre matériel de trek. Autrement, vous êtes dans l’obligation de rejoindre un point B (refuge, B&B …), quitte à prendre des risques.

Comme je le disais plus haut, randonner en autonomie est une porte d’entrée pour l’aventure, la liberté! Vous faites à votre rythme, changez vos plans en fonction des rencontres et des trouvailles, décidez au jour le jour et remplacez votre montre par le parcours du soleil. En conclusion, voyager en autonomie vous fera vivre des expériences et ressentir des émotions uniques.

Le matériel pour un trek en autonomie

Dans ce post, l’équipement présenté est basé sur ma propre expérience, mais vous allez devoir vous faire la vôtre. Chacun·e est unique et nos besoins le sont aussi. Gardez donc à l’esprit qu’à terme, vous devrez avoir votre propre liste d’équipement pour un trek en autonomie.

Le meilleur sac à dos de trekking ?

Le Sac de randonnée Ausprey AETHER™ PLUS 100
Le Sac de randonnée Ausprey AETHER™ PLUS 100

C’est le premier équipement que vous allez devoir choisir, et autant le dire tout de suite, c’est une affaire TRÈS personnelle! Votre sac à dos de trekking est votre ami, votre compagnon, c’est votre maison! Vous devez avoir confiance en lui, et il doit être parfaitement adapté à votre morphologie et à vos besoins.

En fonction de la durée de vos treks, le choix du sac va être complètement différent. D’abord pour une question de volume (par exemple, pour 12 jours de trekking, le poids de la nourriture sèche est de 6 kg minimum) et ensuite pour une question d’usure physique (plus votre trek est long, plus les petits détails seront importants).
Enfin, la question du budget se pose. Un sac à dos Décathlon coûtera bien moins cher que de grandes marques comme Fjällräven. La question d’investir plus ou moins vous appartient. Mais si vous comptez faire des trek tous les ans, voire plusieurs fois par an, alors investir dans du bon matériel de trek ne sera pas un luxe, surtout qu’à terme, un matériel de meilleure qualité vous coûtera moins cher à vous, et à la planète.

Les deux sacs à dos de trekking que je rencontre le plus chez les randonneurs expérimentés sont :

  • Kajka 100 de Fjällräven : le prix de ce sac de randonnée est très élevé, mais sa réputation n’est plus à faire. La qualité de fabrication est également au rendez-vous. C’est le genre de sac qui peut durer toute une vie. Ce volume (100L) convient au treks de 7 à 20 jours. Il existe des versions plus petites comme le Kajka 65 pour les randonnées de 3 à 4 jours.
  • AETHER™ PLUS 100 de Osprey : je peux vous en dire un peu plus sur ce modèle, c’est celui que j’ai le plus utilisé, et je continue à l’utiliser en trek de 12 jours (pour rappel, je suis guide de randonnée en Islande). Il en impose autant que le Fjällräven en matière de construction et de robustesse, mais il est un peu moins pratique. Son système de réglage est très pratique et il s’adapte parfaitement aux différentes morphologies. Petit point négatif par contre, les fermetures éclairs sont grosses et moins pratiques à manipuler que celles de Kajka 100.
  • Le MT900 de chez Décathlon peut également remplir un objectif de trek en autonomie. Malheureusement, Décathlon a décidé que, pour un même modèle, les versions homme et femme ne devaient pas faire le même voulme:
    – Le MT900 SYMBIUM homme fait 70L+10L
    – Le MT900 SYMBIUM femme fait  50L+10L
    En tant que guide, je peux vous dire que les femmes et les hommes ont les mêmes besoins en trek, et des performances similaires voir supérieures en endurance pour les femmes. Pourquoi donc cette différence de traitement pour un produit qui est censé s’adapter à la morphologie, pas à des croyances d’un autre siècle ? (oui, je suis énervé !)

D’autres marques comme Deuter ou Millet proposent de très bons modèles de sac à dos de randonnée grand volume et du matériel de trek de qualité. A vous de trouver votre compagnon idéal.

Sac à dos de trekking
Sac à dos de trekking

Vêtements pour un trek en autonomie

Comme pour le choix du sac à dos, le choix des vêtements à emmener pour un trek de plusieurs jours est une affaire personnelle. Votre corps est unique, et seul·e vous le connaissez. Je vais donc orienter mes conseils sur les grands principes de vêtement de trekking et pas sur les détails.

Pour le haut du corps

Sous-pull mérinos Cimalp

Sous-pull mérinos Cimalp

  • Les sous-pulls en mérinos manches longues (région froide) : la laine mérinos offre de nombreux avantages. Les odeurs de transpiration sont beaucoup moins importantes qu’avec de la polaire par exemple. Par ailleurs, un sous pull en mérinos continue à vous isoler du froid même lorsque vous êtes trempé.
  • Les tee-shirt en mérinos (région chaude) : comme pour le sous pull, le tee-shirt en laine mérinos va limiter les odeurs de transpiration, point important lors d’une rando où il n’est pas possible de se laver tous les jours.
  • La couche de polaire (région froide) : une veste polaire épaisse, en plus du sous pull en mérinos, va venir compléter les couches intérieures et vous tenir bien chaud, surtout en soirée, lorsque le soleil disparaît et que le froid tombe. Vous pourrez par contre enlever cette couche de polaire lorsque vous marchez.
  • La couche imperméable : que vous prévoyez un trek dans un région froide ou chaude, l’imperméable est un vêtement indispensable dès lors que le climat peut être pluvieux. Lors d’un trek en autonomie, vous devez absolument rester sec en toutes circonstances (sauf pour les treks dans la jungle, où le taux d’humidité rend la tâche impossible).
    Je ne peux pas vous conseiller de modèle de veste imperméable, étant donné la grande variété de besoins et de situations différentes. Mais je peux néanmoins vous dire que plus la région est froide, plus l’imperméabilité de la veste est importante. Par exemple, ne vous amusez pas à préparer un trek en Ecosse avec une veste à 20€. Plus les conditions sont difficiles, plus vous devez être exigeant avec votre matériel de trek.

Pour les jambes

  • Le legging en soie ou en polaire (région froide) : les leggings en soie sont plus confortables, moins contraignants. Vous pourrez notamment les porter lorsque vous êtes statiques, et pour dormir s’il fait très froid.
  • Le pantalon de randonnée : comme pour le sac à dos, je vous recommande d’investir dans un bon pantalon de rando. Fjällräven propose des modèles pour climat froid et pour climat tempéré. La construction de leurs vêtements de randonnée est robuste. Avec une utilisation moyenne, vous pourrez le garder toute votre vie.
  • Le surpantalon de pluie : comme pour la veste imperméable, c’est un accessoire à ne pas négliger. Un surpantalon de pluie vous gardera au sec, même après une journée de marche sous la pluie.

Pour les pieds

Les chaussures de trekking Meindl Island MFS Active

Les chaussures de trekking Meindl Island MFS Active

  • Les chaussettes : en mérinos (région froide) ou synthétique (région chaude) : le choix des chaussettes est très important. D’une part, de bonnes chaussettes de randonnée limiteront l’apparition d’ampoules, d’autres part des chaussettes en laine mérinos pourront être utilisées la nuit en région froide, pour plus de confort.
  • Les chaussures de marche : certainement votre équipement le plus important. En fonction du terrain, vous devez opter pour des chaussures adaptées. Pour un trek en montagne ou dans la toundra, vous devez faire votre choix entre les catégories B et BC. Je vous recommande fortement cette dernière catégorie, car les chevilles sont mieux maintenues (avec des tiges) et la semelle est plus rigide, pour traverser des pierriers. Personnellement j’utilise les Mendl Island depuis quelques années et je ne peux que vous les recommander!

Pour les mains, le cou et la tête (région froide)

  • Les sous-gants en soie : pratiques en sous-couche lorsqu’il fait très froid, ou seules pour des températures plus douces, les gants en soie peuvent aussi être portés pour dormir plus confortablement.
  • Les gants chauds : idéalement en polaire ou en laine mérinos (voire en plumes si il fait moins de -10°), ces gants doivent pouvoir vous maintenir les mains au chaud en toutes circonstances.
  • Les gants étanches : lorsque la température avoisine les 0° et qu’il pleut, alors seule une paire de gants imperméables, même fins, peut vous être utile. Verjati propose un super modèle qui allie chaleur et imperméabilité.

Matériel de couchage pour un trek en autonomie

La tente de trek

Le nerf de la rando, la tente est potentiellement votre unique abri. Mais il va falloir la porter, tous les jours.

Choisir une tente de rando est une opération délicate si vous n’êtes pas encore habitué·e aux treks en autonomie. Voici les 5 critères les plus importants pour moi :

  • L’imperméabilité : il vous faut une tente capable de tenir plusieurs jours de pluie. L’habitacle doit toujours rester sec.
  • La respirabilité : pour limiter la condensation, il vous faut une tente qui respire. Il n’y a rien de pire qu’une tente qui manque d’air et qui finit par prendre l’eau à l’intérieur.
  • Le confort : pouvoir vous asseoir, vous retourner, vous habiller, cuisiner, faire pipi dans une bouteille (on en reparlera quand vous aurez très envie, et que la tempête fait rage dehors), bref, votre tente de trekking doit être confortable.
  • Le poids : critère à ne pas négliger, il existe aujourd’hui des tentes légères. J’ai beaucoup utilisé la tente Ultralight 2 place de Décathlon, mais il existe des tentes bien plus techniques, et naturellement plus coûteuses.
  • Le temps de séchage : dernier point pour le choix de votre tente. Plus celle-ci sèche vite, moins vous risquez de vous retrouver avec un habitacle trempé.
la tente Décathlon MT900 Ultralight 3 places
la tente Décathlon MT900 Ultralight 3 places

Le sac de couchage

Pour faire un trek en autonomie dans de bonnes conditions, la qualité du sommeil est primordiale. Si votre randonnée est physique, vous devez pouvoir reposer vos muscles et récupérer durant la nuit. Le choix d’un sac de couchage doit être pris au sérieux et adapté à la région que vous allez visiter.

Il existe plusieurs types de sacs de couchage, les principaux étant le sac de couchage synthétique et le sac de couchage en duvet.

L’avantage des sacs de couchage synthétiques est qu’ils conservent un pouvoir isolant même trempés, ce qui n’est pas le cas pour les sacs de couchage en duvet. Par contre ils sont, à température égale, plus lourds et plus volumineux que les sacs de couchage en duvet.

Les sacs de couchage en duvet ont un fort pouvoir isolant pour peu de volume et de poids. L’inconvénient est qu’ils doivent absolument être gardés secs. L’utilisation d’un sac étanche pour les protéger en journée fonctionne très bien. En 2023, j’ai réussi à conserver un sac en duvet sec durant 12 jours de trek en Islande avec seulement une demi journée sans pluie ou neige. Je peux donc vous garantir que c’est possible avec un sac étanche, même dans les pires conditions.

Pour des températures allant de -10° à 10°, je vous recommande le célèbre Valandre La Fayette. La réputation de ce sac de couchage n’est plus à faire. Il pèse 1Kg pour un volume de 5,5L en taille M et une limite de confort de -15°. Des performances incroyables pour un sac de couchage idéal pour les longs treks en montagne ou en région froide.

Le matelas

Pour votre couchage, vous pouvez opter pour un matelas gonflable ou un tapis de sol. Mais je suis plutôt de la team matelas gonflable, je vais donc vous orienter dans cette direction.

Je possède deux matelas que j’utilise en fonction des situations.
Lorsque je fais un trek dans des conditions tempérées, j’utilise un simple matelas Décathlon MT500 air.
Pour les treks en région froide, notamment en Islande ou en Suède, j’utilise un Thermarest NeoAir XTherm. Je dors régulièrement avec ce dernier sur un glacier, et je ne ressens absolument pas le froid qui remonte. Son pouvoir isolant est assez incroyable.

Autres accessoires de couchage

  • L’oreiller : Personnellement, j’utilise mon sac étanche de vêtements comme oreiller. On peut improviser un oreiller avec n’importe quel sac (de tente, de sac de couchage …) en le remplissant de vêtements. Mais vous pouvez aussi opter pour le confort d’un oreiller gonflable.
  • Le sac à viande (région froide) : Il ne pèse pas grand chose et ne prend pas de place. Si vous avez un doute sur votre sac de couchage, vous pouvez prévoir un sac à viande en sécurité supplémentaire.

Matériel de cuisine pour un trek en autonomie

Le matériel de cuisine de randonnée

Le matériel de cuisine de randonnée

Pour cuisiner durant un trek en autonomie, vous n’aurez pas besoin de grande chose. Le plus important est de vous assurer que vous disposez d’assez de gaz pour tout le séjour. Voici la liste du matériel que j’utilise pour des treks supérieurs à une semaine :

  • Brûleur : il existe des centaines de modèles de brûleurs sur le marché. Vous pouvez en trouver dans n’importe quel magasin d’équipement de randonnée. J’ai utilisé différents modèles et un seul a retenu mon attention, le WindBurner de MSR. Ce modèle offre une excellente protection contre le vent, ce qui réduit considérablement la consommation de gaz.
  • Les ustensiles de cuisine:  Personnellement je n’utilise pas d’assiette, la popote me suffit pour cuisiner et manger. Mais si vous pouvez emmener avec vous une assiette en silicone pliable, une cuillère, un couteau et une mug (idem en silicone pliable pour économiser en volume).
  • Le gaz et plusieurs briquets : Personnellement je compte 2 bouteilles 450g / 12 jours, même si on peut parfaitement se débrouiller avec moins que ça, notamment à la belle saison. Si vous devez faire fondre de la glace pour obtenir de l’eau, alors 2 bouteilles est le minimum !
    Pour allumer le brûleur, n’oubliez pas de vous équiper de plusieurs briquets.
  • Une gourde pour l’eau : En région froide, évitez les gourdes en métal et autres matériaux froids. Les gourdes souples ne sont pas pratiques à remplir dans les petits ruisseaux.
    Quant au volume, cela dépend de la disponibilité de l’eau sur votre parcours. A titre d’exemple, en Islande, j’utilise une seule gourde de 800ml, alors qu’en Scandinavie deux gourdes d’un litre me sont nécessaires.

Autres accessoires et matériel d’urgence

  • Des sacs étanches : pour les vêtements, le sac de couchage et certains accessoires et consommables (comme le papier toilette), vous pouvez adapter la taille de vos sacs étanche à ce que vous y stockez.
  • Une serviette : privilégiez les petites et fines serviettes type microfibre, plus faciles à transporter et rapides à sécher.
  • Une trousse de secours : le matériel de base pour désinfecter une plaie, faire une compresse ou un bondage, un anti inflammatoire et antidouleur, des patchs et une aiguille pour gérer les ampoules et une pince à épiler pour sortir les échardes.
  • Une trousse de toilette : une brosse à dent et du dentifrice, un rouleau de papier toilette, un petit morceau de savon, de la vaseline si vous êtes sujet aux irritations au nez et au visage et une crème solaire.
  • Une lampe frontale : accessoire à ne pas négliger, vous pourriez avoir des situations d’urgence à gérer de nuit.
  • Une batterie externe : pour recharger votre smartphone et/ou votre appareil photo
  • Un panneau solaire : il existe aujourd’hui des modèles pliables très efficaces comme le Bigblue 28W, vous pouvez l’utiliser pour recharger votre batterie externe.
  • Des kits de réparation : pour votre tente et pour le matelas gonflable, ne négligez pas ce dernier, vous pourriez avoir de mauvaises surprises !
  • Une carte : à vous de choisir entre une carte papier ou une carte offline sur votre smartphone. Mais si vous optez pour cette dernière, alors assurez vous de toujours avoir de quoi recharger votre téléphone.

Les petits plus

  • Du papier et un stylo : à priori, vous n’en avez pas forcément besoin, mais les raisons pour avoir besoin d’écrire sont nombreuses : une rencontre, un mot à laisser sur la tente, un mot à laisser à une personne qui a perdu un objet …
  • De l’argent liquide : en cas de situation d’urgence, ou de possibilité d’acheter une bière dans un coin perdu dans les montagnes, un peu de cash peut être utile 😉

Conclusion

Faire un trek en autonomie nécessite une certaine discipline. Faire des listes est indispensable, que ce soit pour le matériel de trek ou l’alimentation, rien ne doit être laissé au hasard. L’aventure commence une fois votre sac à dos prêt, pas avant!

Enfin, étant guide de randonnée en Islande, n’hésitez pas à m’écrire si vous avez un doute sur votre projet, ou à commenter ce post pour nous raconter vos expériences en autonomie. Nous sommes toujours contentes de lire les expériences et les récits des autres ! 🙂

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